La France est devenue depuis quelque temps la cible européenne privilégiée des islamistes radicaux. Elle était encore dans l’effroi des attentats lorsque ces derniers ont revendiqué 1300 attaques informatiques. Et selon des chiffres avancés par le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, plus de 25 000 sites en étaient victimes.
Des sites institutionnels et privés touchés
Les membres du gouvernement, en particulier Bernard Cazeneuve, n’ont pas eu le temps de souffler après les attentats perpétrés par les frères Kouachi et Coulibaly. Ces évènements tragiques étant accompagnés par des attaques informatiques d’ampleurs, le ministre de l’Intérieur était obligé de se rendre à la sous-direction de lutte contre la cybercriminalité de la police judiciaire (PJ) française à Nanterre. A la sortie de cette visite, il a parlé d’une mise en place de « réponse judiciaire commune » sans apporter plus de précisions.
Le ministre n’a pas également oublié d’avancer des chiffres sur les signalements des contenus illicites sur le net traités par la plateforme gouvernementale Pharos, activée récemment par la PJ. Ceux-ci étaient plus de 25 000 et ont concerné aussi bien des sites privés que des sites institutionnels. Ces actes auraient été perpétrés par 27 groupes de hackers se trouvant partout dans le monde selon le site spécialisé Zataz.
Le gouvernement et les élus se mobilisent pour prendre les mesures nécessaires
L’exécutif français n’a pas tardé à réagir face à l’ampleur des piratages informatiques ayant lieu à la suite des récentes attaques terroristes. Il s’est notamment adressé à des contacts de chez Facebook, Dailymotion et Google pour la suppression des contenus en lien avec le djihadisme. Pour Bernard Cazeneuve, il est temps que le gouvernement use de sa puissance pour une meilleure protection des utilisateurs.
Manuel Valls, pour sa part, lors de son discours à l’Assemblée nationale à la suite des évènements tragiques et des revendications des 13 000 attaques informatiques, a prôné pour une prise rapide d’initiative venant des élus et du ministère de l’Intérieur concernant le contrôle d’Internet. Le conseil des ministres du 21 janvier dernier consistait à étudier toutes les propositions reçues.
Vers un renoncement des islamistes ?
15 janvier 2015, la France s’attendait à des cyberattaques encore plus graves. Les groupes d’activistes faisant apologie aux récents attentats n’ont donc pas tenuleur promesse. Selon la police, le nombre des sites attaqués ce jour est de 15 à 20 000. Peut-on ainsi parler de renoncement de la part des cyberjihadistes ? Gérôme Billois a donné quelques éléments de réponse. L’expert du cabinet Solucom trouve en effet, si l’on analyse ses récents propos, que les hackers islamistes manquent de cibles. Ceux-ci ne seraient d’ailleurspas capables de trouver des failles que sur des structures ne disposant pas de moyens nécessaires pour se protéger et réagir contre toute attaque. Leurs actes consistant à inscrire des messages islamistes sur la page d’accueil de ces structures sont d’ailleurs faciles à commettre, selon encore l’expert. Bien que repoussant la thèse de renoncement, ce dernier affirme ne pas penser que l’on soit à l’aube d’une cyberguerre lors d’une récente interview sur Francetv info.