Une étude récente du Xerfi a permis d’en connaître plus sur l’état du marché français de la cybersécurité. Le cabinet prévoit une forte croissance à l’horizon 2017. Il ne faut pourtant pas trop s’en réjouir. Le dynamisme pourrait être freiné à long terme par l’émergence de la virtualisation et le cloud computing. Explication.
Les entreprises françaises de plus en plus prudentes
Les sociétés françaises de sécurisation informatiques ont connu une très bonne année 2014. L’avenir de leur « champ de bataille » est également assuré sur le court terme. Le cabinet Xerfi pense en effet que le marché devrait atteindre les 2 milliards d’euros en 2017, contre 1,6 milliard en 2014. Jusque-là donc il y aura 10% de croissance annuelle. On peut dire que les entreprises et les administrations françaises accordent plus de places à la protection et à la sécurisation des données. Comment ne pas s’y mettre après les polémiques liées aux opérations de cyberspionnage menées par la NSA ou les attaques très médiatisées de Sony, de Gemalto et de TV5 monde ? La création du statut d’opérateurs a été d’une importance vitale et elle a également contribué au dynamisme de ce marché. Ces acteurs étant tenus d’accroître leurs investissements en matière de protection et de sécurisation de données.
Qui devrait profiter de cette dynamique ?
Le cabinet Xerfi a révélé quelques noms d’entreprises qui devraient profiter en premier du dynamisme de ce marché. Et, aussi surprenant que cela puisse paraitre, la liste ne contient pas seulement des industriels de la sécurité. Aux côtés de ceux déjà connus Thales, Airbus, Bull (groupe Atos), Gemalto, Oberthur Technologies ou encore Morpho (groupe Safran), viennent s’ajouter ceux d’Orange, de Sogeti, d’Atos et d’autres entreprises de service numérique. La France étant attachée au concept de souveraineté, les fournisseurs nationaux devraient également obtenir une bonne part du gâteau. Les Prim’x, Wallix et Lexsi ont donc été cités par le cabinet Xerfi dans son rapport d’étude. Grâce à ce dernier, on a pu constater également que l’internet occupe une place de plus en plus importante dans l’univers de la sécurisation informatique.
Pourquoi la virtualisation et le cloud computing sont-ils considérés comme des menaces ?
Les acteurs du marché français de la cybersécurité peuvent se réjouir, mais ils doivent tenir compte rapidement des moyens destinés à faire face à deux menaces, à savoir la virtualisation et la migration des infrastructures informatiques vers le cloud computing. Ce sont des tendances visant à gagner aussi bien en efficacité qu’en économie, mais comme le concept est de plus en plus popularisé, il contribue donc à la baisse du chiffre d’affaires des spécialistes de la sécurité. Le recours à ces deux évolutions pousse en effet les entreprises à diminuer leurs dépenses en matière de sécurisation et de protection informatique. Ainsi les spécialistes n’auront plus comme clients que les opérateurs de télécommunication et les fournisseurs de service cloud. Beaucoup d’entre eux ne pourront sûrement résister à l’idée de se retirer du marché. Ceci risque de porter atteinte à l’économie nationale.