À l’issue d’une bataille judiciaire opposant le géant Apple aux autorités américaines, le FBI a obtenu gain de cause. De ce fait, la marque à la pomme a été contrainte par le tribunal fédéral à fournir au service de sécurité les données de l’iPhone d’un terroriste. De son côté, Tim Cook semble, cependant, ne pas vouloir en rester là, considérant cette décision comme une menace à la sécurisation de nos données. On ne sait cependant pas jusqu’où il peut aller.
Le début du conflit
La demande du FBI semble être raisonnable, à première vue. En tant qu’acteur de premier plan en matière de sécurité dans la fédération, celui-ci a le droit d’avoir à sa disposition les données de l’iPhone de Syed Rizwan Farook, l’un des acteurs de l’attaque terroriste de San Bernardino. L’accès à ces données permettrait, par ailleurs, de prévenir d’autres attentats. Mais Apple a également ses raisons. Les personnes qui ont pu accéder à la totalité du dossier ont en effet constaté que le FBI souhaitait, en réalité, la modification d’iOs par Apple, pour disposer d’outils de récupération des données de l’entreprise. La marque à la pomme devra donc prévoir une défaillance de son système d’exploitation pour permettre à l’organisme de sécurité de mener plus efficacement ses investigations. Est-ce raisonnable ? La réponse est non, étant donné que toute faille peut être exploitée par tout le monde à des fins criminelles. La victoire du FBI dans cet épisode pourrait donc être considérée comme une menace à la sécurité de nos données.
En dépit de sa défaite devant la Justice, Apple sort la tête haute de cette affaire. La raison ? Ce conflit lui permet, sans investir lourdement en communication, de prouver la sûreté et la fiabilité de son système d’exploitation, même aux yeux d’un puissant organisme de sécurité américain. Il faut, par ailleurs, rappeler que les autres acteurs du monde technologie mènent déjà une lutte similaire contre le gouvernement fédéral, à l’instar de Microsoft au sujet du Cloud.
Un brin cynique ?
Dans les faits donc, Tim Cook et son équipe veulent mettre leur système d’exploitation à l’abri de toutes tentatives d’attaque. Selon des sources qui leur sont proches, ils veulent bel et bien fournir les données du smartphone du terroriste précité, mais ils n’acceptent en aucun cas la fragilisation volontaire de la sécurité d’iOs. Le FBI, de son côté, veut à tout prix avoir le feu vert du tribunal fédéral pour l’espionnage de tous les utilisateurs de l’appareil Star d’Apple. Rien ne garantit en effet qu’il ne va pas utiliser cette faille pour hacker tous les iPhones aux États-Unis ou dans d’autres pays. On estime donc cette demande un brin cynique.
Suite aux révélations de 2013 de Snowden, Apple et les autres grands acteurs du monde technologique ont choisi la voie du durcissement de leur politique de sécurité. Ce que les agences de sécurité et de renseignements américains ne voient pas d’un bon œil. Il faut rappeler que Mike Roger, directeur de la NSA, avait récemment déclaré que les attaques du 13 novembre 2015 de Paris auraient pu être évitées sans ces durcissements. Pourtant, leurs auteurs avaient seulement communiqué via SMS.