Les responsables informatiques de chaque prétendant à l’Élysée seront réunies pour traiter la question sur l’éventuel piratage informatique de la présidentielle en 2017. « Pawn Storm », le groupe de hackers russes, sera au centre des débats.
Piratage informatique de présidentielle : les Français sont sur leur garde
Le Secrétaire général français de la défense et de la sécurité Nationale va réunir les responsables informatiques des candidats à l’Élysée dans le cadre d’un séminaire sur la sécurité numérique. Il s’agit d’aborder les menaces informatiques liées au suffrage du 23 avril 2017 et tous les primaires qui vont le précéder. Louis Gautier affirme qu’il y a une forte chance que la présidentielle en France en 2017 soit perturbée par une attaque perpétrée par des cybercriminels. C’est ce qu’il déduit de l’attaque subie par la campagne présidentielle américaine dernièrement. Selon le secrétaire, tout est à prévoir : vol de fichiers des candidats, sites internet officiels inaccessibles, ou manipulation de vote.
Ce regroupement sollicite aussi la présence des organismes en charge du vote numérique. Cela concerne essentiellement les responsables de vote des ressortissants français à l’étranger. D’après les communiqués, cette organisation se tiendra en octobre 2016. Des experts de l’audit privé agréés par l’Anssi viendront tester le niveau de sécurité des systèmes utilisés par chaque candidat.
Kremlin pourrait se trouver derrière l’éventuelle attaque de la présidentielle de 2017
L’enquête sur le hacking de la campagne d’Hilary Clinton se poursuit aux États-Unis. Dernièrement, le FBI a découvert des informations sur l’identité du groupe responsable de cet acte malveillant. Il s’agit en effet de l’APT28. Aussi connu sous le nom de Pawnstorm, ce dernier regroupe des pirates russes qui travaillent pour le compte du Kremlin. Pour les Américains, l’accusation se portant sur le gouvernement russe est désormais bien fondée. Selon Guillaume Poupard, le Président de l’ANSSI, quelqu’un tient à déstabiliser l’ordre démocratique dans le monde, en l’occurrence les pays de l’ouest.
APT28, ce nom n’est pas inconnu en France, car c’est le même qui a piraté la chaine de télévision TV5 monde il y a quelque temps. Malgré les arrestations, les différentes manifestations du groupe au cours des derniers mois témoignent qu’il est encore bien présent en Europe. Trend Micro, la société japonaise de la sécurité informatique a détecté ses agissements en Allemagne lors du piratage du Bundestag et du parti d’Angela Merkel en avril 2016. Le mois d’avant, le groupe a aussi hacké le gouvernement turc. Ce qui revient à dire que sa prochaine cible pourrait être la présidentielle Française de 2017. Nul ne sait encore sous quelle forme il va se manifester. Mais une chose est sûre, le groupe pourrait faire basculer le vote en faveur des candidats français plus proches de Vladimir Poutine.
L’Anssi ou Agence Nationale de la sécurité des systèmes d’information trouve cette réunion à la limite de ses missions. Cependant, elle pense que si elle n’agit pas, et que le pire arrive, cela lui pèsera sur la conscience. Il est donc de son devoir de rappeler les bonnes pratiques et d’alerter les responsables concernés.