Désormais, la National Security Agency transmettra sans filtrer toutes ses données d’espionnage aux 16 autres services de renseignement américains.
Tous les bureaux de renseignements aux États-Unis profiteront dorénavant d’un accès direct aux programmes de surveillance de masse et d’interception d’appel de la NSA. Cela relève sans doute du nouveau pouvoir attribué par Barack Obama au premier bureau de renseignements électroniques américain.
Les 16 bureaux recevront donc directement toutes les informations collectées par la NSA, utiles ou pas.
Améliorer le partage d’information entre agences
Les effets de ce changement seront conséquents au niveau des bureaux de renseignement américains. Ils auront donc un accès illimité aux communications interceptées par la NSA que ce soit par satellite, par téléphone, SMS ou messagerie électronique au niveau national et international. La protection de la vie privée relèverait maintenant de chaque bureau si elle était réservée à la NSA avant. À cette époque, pour accéder à telle information, le FBI ou la DEA a dû adresser une demande à la NSA, en fournissant les motifs et en apportant les justificatifs valables.
Selon l’administration Obama, ce changement permet d’améliorer le partage de données entre les bureaux de renseignement. Sous l’ancien régime, il se peut que la NSA garde les informations qui lui paraissent secondaires, capitales pour une autre agence. L’objectif de ce mode de partage est aussi de trouver toutes les pistes menant aux terroristes.
Des abus potentiels
Ce nouveau système d’investigation est controversé par les défenseurs de la liberté individuelle notamment l’ACLU. Ce dernier y voit une atteinte à la vie privée des citoyens. En effet, ils désapprouvent la manière dont les informations arrivent aux agences de renseignements. L’organisation émet des réserves vis-à-vis des bureaux à vocation non anti-terrorisme comme celles chargées d’instruire des crimes domestiques. Elle craint que ces derniers tentent de réglementer les politiques financières ou d’appliquer la politique d’immigration en utilisant les informations privées à mauvais escient.
Avant, les autres bureaux de renseignements ne doivent pas avoir accès à ces données pour régler les affaires criminelles courantes. Dorénavant ce ne sera plus le cas.
La NSA espionnait l’Union européenne
Les 16 bureaux de renseignements américains auront donc le même privilège que la NSA. Dernièrement, l’agence américaine a été suspectée d’avoir écouté les conversations téléphoniques et infiltré les boîtes mails des diplomates européens.
Organisé dans le cadre du programme Prism, l’espionnage concernait plusieurs bureaux de l’Union Européenne dont ils avaient infiltré les réseaux informatiques.
Spiegel Le magazine allemand cite dans son article publié samedi 29 juin 2010 qu’Edward Snowden a emporté ces données avec lui dans sa fuite.
La même source indiquait aussi qu’en plus les interceptions de communication, la NSA a installé secrètement du matériel d’écoute dans les bureaux de l’Union Européenne à Washington et celui des Nations Unies.
D’après le Spiegel la NSA surveillait aussi les systèmes de communication de l’immeuble Justus Lipsius, hébergeant le Conseil européen à Bruxelles. Par ailleurs, il y a quelques années le magazine rapportait que les experts en sécurité de l’Union Européenne avaient découvert un système d’écoute sur le réseau de communication du bâtiment Justus-Lipsius, et au QG de l’OTAN à Bruxelles.