Le ministère français de la Défense relève de nombreux défis dans le milieu de la sécurité informatique. L’atteinte aux systèmes d’information est une affaire d’État. C’est pourquoi la loi de programmation militaire considère la défense numérique comme une « priorité nationale ».
« Que voulons-nous faire ? »
Le 16 juin prochain se tiendra à la Maison de la chimie un forum Paris Air. La montée en puissance de la cyberdéfense sera discutée à ce moment-là. Guillame Poupard, le directeur général de l’ANSSI, assistera à cet événement. Le commandant allié en charge de la modification de l’OTAN sera également présent.
Il y a 15 ans, la technologie numérique était élémentaire. Dorénavant, le monde en est dépendant. C’est pourquoi les systèmes d’alarme sont devenus vitaux. Même si le cyberespace est en plein essor, il demeure en construction et entre dans une guère interminable, celle du « hacking ».
Face à la problématique, Denis Mercier le général de l’OTAN à Norfolk stipule que leur principe de protection est basé sur l’imprévisibilité, la complexité et la volatilité. Il insiste sur le fait que le « numérique » doit être débattu sous l’angle adéquat. Le premier souci est donc de répondre à la question « que voulons-nous faire ? », au lieu de « de quoi avons-nous besoin ? ».
Cyberdéfense : au centre de la préoccupation des Français
Sylvie Goulard, la nouvelle ministre des Armées et Laurent Collet-Billon, le délégué général iront au centre de la DGA mardi prochain. Il s’agit de la direction générale de l’armement de Bruz. Cet organisme est unique en Europe. Il a permis à la France de figurer parmi la liste des pays leader en matière de cyberdéfense.
En effet, ce domaine est une « priorité nationale » chez les Français. Cela a été empreint dans le marbre du Livre blanc en 2013. L’ancien ministre Jean-Yves Le Drian a d’ailleurs souligné l’importance de l’adaptation des outils de protection. En 2016, il a demandé la révision de la doctrine militaire. Cela a pour but d’intégrer autant que possible l’impact de cette nouvelle donne stratégique.
Capacité de défense améliorée
Le chef d’État-major Pierre de Villiers a déclaré dernièrement la montée en puissance de la France au niveau de la sécurité et riposte informatique. Il présume que ce pays a désormais les personnels et la technologie nécessaire pour se défendre contre les cybercriminalités.
La loi de programmation d’armement 2014-2019 a favorisé le recrutement de plus de 1000 civils et militaires supplémentaires. La LPM anticipe l’augmentation des crédits dédiés au développement et à l’acquisition des dispositifs de défense contre le piratage.
Le COMCYBER
Un commandement des opérations cyber (COMCYBER) a créé en début de l’année 2017. Il est mis en place sous la responsabilité du chef d’état-major des armées. Les unités fonctionnelles de cyberdéfense vont mener des missions offensives à partir de 2019. Il s’agit de 2600 combattants numériques, de 4 400 réservistes et de 600 experts de la DGA (direction générale de l’armement).
Cela a tout l’air d’une quatrième armée, pourtant le général de Villiers s’y oppose. Il affirme que pour gagner dans cette guerre numérique, il faudrait entreprendre des actions collectives de façon transverse.