Un collectif de journalistes de renom et d’activistes des droits de l’homme a accusé le gouvernement Mexicain de porter atteinte à leur vie privée en se servant de logiciel d’espionnage israélien fourni uniquement aux États. Des allégations, bien sûr, rejetées par Los Pinos. Retour sur les événements !
Une conférence de presse qui tourne à un règlement de compte
Durant une conférence de presse dans la capitale mexicaine, 9 journalistes et militants ont communiqué qu’ils avaient porté plainte contre le gouvernement pour atteinte à la vie privée. L’état a clairement commis des délits graves, a communiqué la journaliste mexicaine Carmen Aristegui, reconnue pour ses enquêtes sur des cas de corruption du gouvernement. Parmi ses nombreuses investigations, figure une enquête de 2014 révélant que l’épouse de l’actuel président Enrique Pena Nieto avait acquis auprès d’un entrepreneur du gouvernement une résidence à Mexico City, pour la modique somme de 7 millions de dollars.
Les preuves avancées par Carmen Aristegui
Cette journaliste, également responsable du centre des droits de l’Homme, a déclaré avoir reçu sur son mobile 24 messages entre janvier 2015 et juillet 2016. Les membres de son équipe (même son fils mineur) ont quant à eux reçu 32 autres messages. Ces derniers provenaient de plusieurs directions et noms de domaine sous l’identité de noms de médias, de réseaux sociaux, mais également de l’ambassade des USA. Ces SMS redirigeaient les utilisateurs vers un lien qui installait automatiquement le logiciel espion sur leur Smartphone. D’après le journaliste et les militants, plus de 76 tentatives de piratage avec ce fameux logiciel les ont pris pour cibles.
Par ailleurs, le directeur de l’IMSS (Institut mexicain de la sécurité sociale) Juan Pardinas reconnu pour avoir milité pour une législation anti-corruption a également été visé. Sa femme avait reçu un SMS lui disant que son mari lui était infidèle et lui proposant de cliquer sur un lien pour voir les preuves, selon Times.
L’identité du logiciel : Pegasus !
Une étude, révélée récemment dans le quotidien New York Times, a dévoilé que des activistes des droits de l’homme, des journalistes ainsi que des militants anti-corruption ont fait l’objet d’une campagne d’espionnage au Mexique avec un logiciel israélien. Une information qui se confirme, car l’Israël avait parmi ses clients les ministères mexicains de la Défense et de la Justice.
Ce fameux logiciel porte le nom de « Pegasus », un software très sophistiqué qui fonctionnait à l’origine par pishing, peut accéder à toutes les options d’un téléphone portable (caméra, micro, géolocalisation, messages) ainsi qu’à ses diverses applications (Gmail, Facebook, Skype, WhatsApp, Viber…)
Le gouvernement mexicain démentit les accusations
Bien sûr, la présidence mexicaine nie tout lien avec ces opérations. La porte-parole de la présidence mexicaine, Eduardo Sanchez a rejeté les accusations d’espionnage dans une réponse au Quotidien New Yorkais. « Il n’existe aucune preuve montrant que les membres du gouvernement mexicain soient responsables de ces supposées opérations rédigées dans votre journal », a-t-il déclaré.