Pour pouvoir accomplir leurs missions de la meilleure manière envisageable, les forces de l’ordre devront agir dans le calme et la discrétion, tant que possible. Difficile de respecter ces conditions quand il s’agit d’accéder aux systèmes de sécurité des objets connectés. Raison pour laquelle, Thomas de Maizière, ministre de l’Intérieur allemand, a élaboré un projet de loi visant à établir des portes dérobées dans tous ces objets. Ce qui n’a pas manqué de dégoûter Edward Snowden en personne.
Un véritable boulevard de surveillance potentielle
Nous nous trouvons actuellement dans une période où les objets connectés se rapportant à la sécurité des biens et des personnes se multiplient d’une manière exponentielle. Ce qui est à la source d’important problème pour les forces de l’ordre, et celles de l’Allemagne n’y échappe pas. Avec le nombre de plus en plus élevé de ces objets connectés, il est de plus en plus difficile pour ces dernières d’accéder à certains endroits qu’elles souhaitent mettre sous surveillance.
En Allemagne cependant, ce problème est sur le point d’être résolu, dans le sens des forces de l’ordre bien sûr. En effet, Thomas de Maizière vient de présenter un projet législatif dont le but est d’ouvrir des brèches de sécurité dans chaque objet connecté. Cette initiative devra permettre facilement aux forces de l’ordre allemandes d’esquiver aisément les systèmes de sécurité personnelle des utilisateurs. La méthode rappelle le code de contournement dédié donnant la possibilité de mettre en place des mouchards tout en évitant toute alerte.
Si les constructeurs automobiles sont les principaux concernés, depuis notamment le fameux « diesel gate », les autres secteurs, quant à eux, ne pourront pas échapper au giron de cette nouvelle règlementation. C’est le cas surtout des constructeurs de tablettes, de téléviseurs et d’autres appareils connectés. L’Allemagne est donc sur la voie de mettre en place une surveillance à grande échelle qui rappelle les déclarations mémorables d’Edward Snowden.
Une loi dénoncée par Edward Snowden en personne
Si cette nouvelle venait tout droit des États-Unis ou de la Russie, beaucoup n’y voyaient aucune surprise. Sa venue de l’Allemagne, un bon élève mondial en termes de respect de la vie privée, a fait couler beaucoup d’encres. Edward Snowden himself n’a pas manqué de dénoncer cette initiative en la qualifiant notamment d’élément de la nouvelle vague de pensée illibérale.
Il est cependant important de revenir un peu en arrière pour savoir que ce projet de loi ne devrait vraiment pas constituer une surprise. Rappelons qu’il y a eu signature conjointe par Thomas de Maizière et Bruno Le Roux, lorsqu’il était ministre de l’Intérieur français, d’un texte demandant à la Commission européenne de s’opposer au chiffrement de bout en bout des communications électroniques.
Faut-il voir cette initiative exclusivement d’un mauvais œil ? La réponse est non. Nous savons actuellement que le monde mène depuis plus d’une décennie une guerre acharnée contre le terrorisme. Et pour pouvoir mener à bien leurs enquêtes, les forces de l’ordre devront pouvoir accéder à un maximum de système possible. Un argument qui ne suffit cependant pas à faire changer d’avis les plus récalcitrants.