Les problèmes de cybercriminalité touchent tous les pays du monde entier, mais chacun réagit à sa manière. Et le cas particulier du Vietnam n’est pas resté sans choquer certains, même si depuis des années cela tendait déjà dans ce sens. En effet, au mois de juin dernier une loi sur le thème a été votée et créera une restriction hors du commun sur tout ce qui est liberté des Vietnamiens sur les réseaux sociaux. Ces derniers sont connus comme l’une des rares plateformes d’expression possibles pour la population dans le pays communiste qu’est le Vietnam, étant donné que toute dissidence y est fortement réprimée.
Une loi éliminant tout aspect personnel des données
Ce nouveau texte voté entrera en vigueur dès le mois de janvier 2019 et contraindra toute plateforme web à retirer dans les 24 heures suivant leur publication tous commentaires potentiellement menaçant pour la “sécurité nationale” du Vietnam. Et ce n’est pas tout, car le texte de loi impose aussi à ces plateformes de stocker toutes informations ou encore données personnelles de chaque utilisateur vietnamien.
Toutefois, en ce qui concerne ces histoires de stockage de données personnelles, Google et Facebook sont déjà actifs puisque les informations sur les utilisateurs vietnamiens sont déjà stockées à Hong Kong et à Singapour selon le président de la commission de défense et de sécurité de l’Assemblé Nationale, Monsieur Vo Trong Viet. Cependant, même si c’est déjà le cas, il sera à l’avenir nécessaire de mettre en place des centres de données au Vietnam, ce qui reviendra plus cher aux fournisseurs de services, mais primordial pour assurer la cybersécurité du pays.
La loi ne s’arrête pas là, car elle interdit même toute publication traduisant un appel aux rassemblements publics ou encore tout texte portant atteinte au drapeau national, aux dirigeants ou à ce que les Vietnamiens appellent les “héros” nationaux.
Le Vietnam vers la suppression de toute liberté d’expression
Ce pays communiste est déjà connu pour sa haute répression où les plateformes et réseaux sociaux en ligne représentaient les derniers refuges pour ceux qui souhaitaient exprimer librement leurs idées et opinions sans craindre les censures.
Avec cette loi votée, le gouvernement vietnamien se voit recevoir encore plus de pouvoir en ce qui concerne Internet. En d’autres termes, il n’existe plus aucun espace sûr dans le pays pour s’exprimer. Ce n’est pas sans surprise que l’Asia Internet Coalition, groupe de défense des intérêts des plateformes comme Facebook, Google, Twitter ou tous autres groupes dans la région, s’est exprimée sur sa déception après le voting favorable à ce texte de loi.
Cette loi représente un grand danger pour l’ensemble du pays. Non seulement pour les Vietnamiens privés de leurs libertés d’expression, mais aussi pour l’économie numérique vietnamienne, car elle va provoquer une énorme limitation. Il en sera de même pour l’arrivée des investissements étrangers. D’une manière générale le Vietnam va se placer juste avant la Chine en termes d’utilisation “non libre” d’Internet alors qu’aujourd’hui plus de la moitié des 93 millions de la population au Vietnam ont accès à Internet et se classent comme l’une de 10 premières populations dans le monde à utiliser Facebook.