Tout utilisateur de Facebook lui rend hommage pour sa capacité à afficher quasi instantanément des publicités conformes à une liste de souhaits qu’il vient de dresser. Mais comment le géant américain peut-il effectuer une telle tour de magie ? La qualification de « tour de magie » n’est plus adaptée, car des chercheurs de Princeton et de la North eastern university ont pu trouver ce qu’il y a derrière le rideau : des manoeuvres mensongères permettant d’en connaître plus sur les utilisateurs, sous couvert de « besoins de sécurité ».
Ciblage en fonction des données personnelles
Cette information a été relayée, pour la première fois, par le média Gizmodo, puis reprise par de nombreux sites d’actualités en ligne, comme celui de Le Figaro. Facebook abuse de ses suiveurs en utilisant des mensonges pour subtiliser des informations personnelles et les utiliser pour la satisfaction de ses entreprises partenaires. Lorsqu’il demande ces informations, il parle notamment de « raisons de sécurité ». Certes, tout expert en sécurité informatique voit en la double authentification un moyen de se mettre à l’abri des tentatives d’intrusions informatiques, mais il pourra aussi s’agir, pour les médias concernés, d’un moyen pour avoir des données à utiliser à des fins publicitaires.
Ces chercheurs ont pu notamment découvrir que Facebook voulait des informations comme les adresses mail et les numéros de secours pour son produit publicitaire Custom Audiences. Il s’agit d’un service en ligne donnant la possibilité à des entreprises d’effectuer un achat de publicité sur le réseau social, en s’assurant qu’il s’adressera directement à des personnes s’intéressant à ses produits et/ou services. Facebook n’hésitera pas ainsi, dans ce cas, à lui fournir le nom d’utilisateurs ayant recours à la même adresse de connexion.
Une pratique illégale
Facebook a-t-il le droit de mener une telle manœuvre ? La réponse est non. D’ailleurs, les utilisateurs sont de plus en plus nombreux à exprimer leur désaccord par rapport à ce ciblage basé sur des données personnelles. Le réseau social le connaît sûrement. Cela ne l’a cependant pas empêché de s’adonner à cette pratique et le pire dans tout cela, même les utilisateurs ayant procédé à la désactivation de ce système de ciblage en étaient victimes.
Si le réseau social avait eu son siège en Europe, il aurait déjà été poursuivi pour non-soumission au règlement général sur les données personnelles. Sur le vieux-continent en effet, il faut toujours une justification de l’usage qui en sera fait à chaque collecte d’informations privées. Raison pour laquelle, peu d’utilisateurs européens se plaignent d’une telle pratique incriminant Facebook. Cela ne devra pas étonner sachant que cette manœuvre est passible d’une amende salée pouvant représenter 4 % du chiffre d’affaires mondial de l’entreprise.
Les chercheurs sont allés plus loin dans leurs études en confirmant ce que de nombreux journalistes soupçonnent déjà depuis plusieurs années : l’utilisation des données personnelles des utilisateurs pour leur présenter des suggestions d’amis. Malheureusement, le réseau social n’est pas encore prêt à abandonner de telles pratiques. Jusqu’à quand ? Peut-être jusqu’à ce qu’une sanction financière soit décrétée.