Si une personne souhaite se rendre aux États-Unis, elle devra obligatoirement livrer aux autorités américaines ses données personnelles ou ses identifiants pour chacun de ses comptes de réseaux sociaux. Cette mesure est entrée en vigueur début juin. Toutefois, pour un séjour de moins de 90 jours, les visiteurs français en sont dispensés.
Demandes de visa et 11 réseaux sociaux
La surveillance des frontières américaines se renforce davantage et s’adresse aux demandeurs de visas d’entrée aux États unis. L’objectif est de contrôler les candidats avant leur arrivée sur le sol américain. Les entrées sont étroitement filtrées face aux individus qualifiés de dangereux. Désormais, aucune demande anonyme de visa en ligne ne sera recevable. Le demandeur de visa, quel que soit son pays de provenance, doit obligatoirement renseigner les autorités américaines l’ensemble des comptes de réseaux sociaux qu’il utilise depuis les 5 dernières années avec leurs identifiants respectifs. Cela concerne Twitter, YouTube, Facebook, LinkedIn, Reddit, Instagram, Tumblr et Flickr. Le réseau russe Vlontakte et les réseaux chinois Sina Weibo et Tencent figurent également sur la liste.
Demande de renseignements : le chaud et le froid
Face à la montée de la contestation et de la polémique à propos de la préservation de la liberté individuelle, l’administration américaine a souligné que les demandeurs sont priés de ne pas révéler leurs mots de passe sur le site. Apparemment donc, cette mesure est appliquée aux publications publiques. Dans le formulaire, le demandeur de visa est libre de ne pas cocher la case sur les comptes de réseaux sociaux depuis 5 ans. Mais la dissimulation de renseignements l’exposera au rejet de sa demande et à d’autres conséquences graves, avertissent cependant les autorités américaines.
Parmi les renseignements exigés, vous devez fournir également vos numéros de téléphone et vos adresses électroniques des 5 dernières années. Vous devez aussi mentionner les pays que vous aviez récemment visités, les éventuelles sanctions (expulsion, autres incidents aux frontières) et le nom des proches impliqués dans des activités terroristes. L’attribution de visas d’entrée est sous étroite surveillance et « le contrôle est plus renforcé », a confirmé le Département d’État. Les vérifications sont poussées, a-t-il ajouté, dans le but de « protéger les Américains sans pour autant décourager les 15 millions d’étrangers, demandeurs de visa chaque année. »
Visiteurs français ou exception à la règle
Pour un séjour de moins de 90 jours, les Français en tourisme, en transit ou en voyage d’affaires, ne sont pas concernés par cette mesure. C’est le cas également de ressortissants de 35 autres pays : Allemagne, Italie, Grèce, Japon, Singapour entre autres. La demande de visa d’entrée se fait par le biais de l’EASTA ou Système électronique d’autorisation de voyage. Donner de renseignements liés à la présence en ligne et sur les identifiants sur les réseaux sociaux est facultatif. Toutefois, pour les séjours excédant 90 jours, la nouvelle disposition sur les comptes de réseaux sociaux est applicable.
Mesures de contrôle et controverse
Les ONG américaines de défense de droits civiques et des libertés individuelles comme l’American Civil Liberties Union (ACLU) ont fortement critiqué cette mesure. D’après ces ONG, elle est en contradiction avec le 1er amendement de la Constitution américaine qui garantit la liberté d’expression. Le renforcement du contrôle des réseaux sociaux des demandeurs de visa a été impulsé sous l’ère Obama pour assurer la sécurité nationale. Mais c’est avec l’administration Trump qu’il a pris véritablement forme.