Nos données stockées sur les molécules d’ADN ? Cela peut relever de la science-fiction. Néanmoins, de plus en plus de firmes s’intéressent à ce mode de stockage révolutionnaire, mais nettement plus pratique.Sur le long terme, les chercheurs estiment que tout type de données pourrait y être stocké.
Le Cloud et les data centers pourraient bientôt être de l’histoire ancienne.De plus en plus de chercheurs envisagent de stocker nos données dans les molécules d’ADN en transformant les données binaires vers les lettres A, G, C, T de l’ADN. Et pour cause, l’humanité génère une quantité phénoménale de données. Selon l’IDC, nous avons produit un total de 33 zettabytes de données uniquement au cours de l’an 2018. Et ce chiffre pourrait monter jusqu’à 175 zettabytes pour l’année 2025. Cet état de fait a remis au goût du jour l’éternelle question de leur stockage. Rien qu’aux États-Unis, leur consommation d’électricité s’élève à plusieurs milliards de kilowatt par an, d’autant que leur existence même génère une empreinte carbone importante.Le stockage ADN représente alors une alternative plus qu’intéressante.
La structure de l’ADN mis à profit
Dans notre organisme, l’ADN, ou acide désoxyribonucléique, est une molécule qui stocke l’information génétique de l’individu. C’est grâce à elle que l’enfant hérite des traits physiques de ses deux parents et que les maladies génétiques se transmettent de parent à enfant. D’une certaine manière, c’est un disque dur naturel.
De par son volume et sa densité, l’ADN permettrait de stocker infiniment plus de données, à raison d’un milliard de fois plus qu’un espace de stockage électronique de même dimension. A titre d’exemple, on estime qu’un gramme d’ADN pourra stocker 215 petabytes de données. Cela règle de manière significative le problème d’espace physique de stockage. De plus, au vue des propriétés de l’ADN, les données seraient conservées en parfait état pour un long moment, mais cet aspect est encore théorique.En outre l’ADN peut résister à des conditions climatiques extrêmes.
un processus de codage – DÉCODAGE
Pour pouvoir stocker des images – textes, photos, vidéos, etc. – les bits individuels (les chiffres 1 et 0) seront convertis vers les lettres A, G, C, T, les éléments constitutifs de l’ADN. Le résultat final correspond à la séquence d’ADN synthétisée dont l’ordre des éléments correspondra à l’ordre des bits dans le fichier. Pour pouvoir récupérer les fichiers, cette séquence d’ADN sera décodée pour récupérer la séquence des bits.
Malgré l’aspect révolutionnaire de ce medium de stockage, les chercheurs ne sont pas encore parvenus à réduire le temps de traitement. De nos jours, il est encore très long. Le prix des machines de traitement reste aussi un grand facteur handicapant. Actuellement, on l’estime à 10 000€. Néanmoins, des chercheurs de chez EMBL estiment qu’il est possible de réduire ce coût d’ici mi-2020.
Un état des lieux encourageant
Malgré tout, la technologie de stockage de données sur ADN semble avoir de beaux jours devant elle. Microsoft, le géant de l’informatique, s’intéresse énormément à cette technologie. Avec l’université de Washington, ils sont parvenus à encoder puis décoder le mot « hello », contenu dans un fichier. C’est également un as de la firme américaine Catalog qui affirme avoir encodé la version anglophone de Wikipedia dans l’ADN synthétisé.