Sept milliards ! C’est le nombre d’objets connectés en service dans le monde en 2018 selon les données fournies par le cabinet IoT Analytics. Un chiffre bien faramineux, mais qui montre l’intérêt constant pour ce genre de technologies. Si les particuliers ont été les premiers à en profiter, les entreprises sont de plus en plus séduites par les objets connectés. Si leur objectif affiché est d’assurer le bien-être de ses employés, il n’est pas exclu qu’une telle possibilité de contrôle, soit favorable à l’entreprise.
Les objets CONNECTÉS pour une AMÉLIORATION des conditions de travail
Il est indéniable que beaucoup de ces objets connectés destinés aux entreprises veulent créer un environnement optimal pour assurer le bien-être des employés. La plupart de ces objets utilisent les données collectées sur l’environnement ambiant pour ensuite les analyser, ceci dans le but de créer des conditions idéales pour le travail. Le cas des objets connectés portés sur le corps est assez intéressant. Il s’agit de montres, de bracelets ou de vêtements connectés qui mesurent les variations des fonctions vitales de son porteur, autrement dit l’employé. Ils vérifient, par exemple, comment celui-ci se porte lorsqu’il affronte des situations stressantes ou lors qu’il est soumis à une forte pression.
Il y a également le cas des objets connectés analysant l’environnement ambiant. Ils collectent, par exemple, le taux d’humidité, le bruit, la température ou encore la qualité de l’air. Les résultats d’analyse permettent alors d’apporter des modifications à leurs réglages optimaux, ne serait-ce que pour régler le climatiseur à la bonne température. À titre d’exemple, Numii, un robot de création française, scanne et analyse l’espace de travail et la posture des employés afin de mesurer la pénibilité du travail.
Bref, tous ces exemples montrent la volonté qu’a l’entreprise de favoriser une ambiance facile à vivre. Mais l’omniprésence de ces objets et le type d’informations collectées finissent par soulever certaines questions quant à leur véritable finalité.
Objets connectés : un outil managErial intrusif ?
La véritable utilité de certains objets connectés reste floue, surtout au regard des informations qu’ils collectent. Prenons le cas de certains objets testés sur ses employés par la Bank Of America. Ils recueillent des données d’un genre particulier : les badges distribués enregistrent les déplacements, les pauses café et même la durée des conversations. En Chine, ils vont encore plus loin : la vie émotionnelle des employés est surveillée afin d’y adapter les décisions managériales. Différentes données comme les mutations, les congés (obligatoires, donc !) ou les missions assignées y sont consultables.
Ces exemples montrent les abus qui peuvent découler de l’utilisation de certains objets connectés. Le contrôle et l’ultra surveillance pourraient engendrer la défiance des salariés. L’objectif de ces objets est, de prime abord, d’améliorer les conditions de travail de l’employé. Et si de bonnes conditions de travail impliquent nécessairement une productivité et une performance accrues, les objets connectés ne doivent pas profiter aux entreprises au détriment des employés. Beaucoup pointent du doigt un traitement déshumanisé de ces derniers, tandis que la société prône une amélioration des méthodes de travail. Mais le véritable point consiste en l’éthique et l’intégrité des entreprises face aux opportunités que représentent les objets connectés.