Depuis quelques années, la relation entre Moscou et Londres est au plus bas. Après plusieurs incidents diplomatiques entre les deux pays, un scandale sur une affaire de piratage a aussi éclaté. La Russie est pointée du doigt par le Royaume-Uni pour avoir effectué une tentative de piratage des laboratoires anglais qui travaillent sur l’élaboration d’un vaccin contre le Covid-19.
La Russie contre le reste du monde
La Russie, par l’intermédiaire de Vladimir Poutine, a déjà annoncé qu’elle sera le premier pays à produire un vaccin efficace contre le Covid-19. Son président a même affirmé qu’il y aura de fortes chances que le vaccin sera commercialisé avant l’automne. Nommé Sputnik V, le vaccin russe est maintenant en Phase III, c’est-à-dire que les autorités compétentes effectuent les derniers recherches et tests avant de commercialiser le vaccin. L’Institut Gamaleïa, le centre de recherche russe, qui travaille sur ce projet, a pu développer le Sputnik V en mélangeant deux adénovirus.
Pourtant, la revue spécialisée The Lancet a dénoncé plusieurs anomalies dans les résultats de recherche et de tests pendant les phases I et II du vaccin. Des duplications des résultats ont, en effet, été remarquées sur leur base de données. Un doute sur la fiabilité de ces résultats plane donc sur ces deux premières phases. Steven Salzberg, un biostatisticien de John Hopkins University, a indiqué que les résultats de ces premières phases sont improbables. Il accuse aussi les autorités russes et le centre de recherche de n’avoir effectué aucun test pour leur vaccin. Il y a donc de fortes chances que le vaccin russe Sputnik V soit copié chez un autre laboratoire, soit inventé, mais qui doit encore subir de « vrais » tests et doit recommencer en phase I.
Le GCHQ, agence de surveillance électronique britannique, a affirmé que Oxford University et AstraZeneca ont été victimes de tentatives de piratages informatiques de la part de la Russie. Le Royaume-Uni est, en effet, le deuxième pays avec la Russie qui présente un vaccin en phase III avec son AZD1222. Ce vaccin, comme Sputnik V, est aussi à base d’adénovirus.
Le Royaume-Uni, le Canada et les États-Unis ont tous accusé la Russie de piratages et de tentatives de piratages en vue d’obtenir des informations sur l’avancement des recherches ainsi que les logistiques sur un éventuel vaccin contre le Covid-19. Des agissements qui ne visent pas à saboter les recherches, mais à devancer les autres pays en vue d’être le premier à commercialiser le vaccin.
Des pirates déjà reconnus par la NSA
Les pirates qui ont été démasqués par la NSA sont les équipes de l’APT29 (ou Cozy Bear). Ces pirates ont déjà été impliqués dans de nombreuses affaires comme l’élection présidentielle américaine en 2016, le piratage et la publication d’un document confidentiel sur les relations entre Londres et Washington après le Brexit, et bien d’autres. Ces pirates sont reconnus comme une équipe travaillant pour les autorités russes.
Dmitri S. Peskov, porte-parole du président russe, affirme que la Russie n’a rien à voir avec ces tentatives. À noter que la Russie n’est pas le seul pays accusé de tentatives de piratages. L’Iran et la Chine sont aussi concernés.