Après le conseil départemental d’Eure-et-Loir, le CHU de Rouen, les services administratifs du Grand-Est, le tribunal de Paris s’ajoute à la longue liste des victimes de cyber attaques. Une enquête préliminaire a été ouverte pour trouver les acteurs ainsi que les causes de cette attaque informatique massive des services publics.
Envoi de faux mails sur des affaires très sensibles
Cette cyberattaque a ciblé plusieurs magistrats et avocats. En fait, les pirates ont envoyé un faux e-mail s’apparentant à une ancienne conversation entre des juristes associés à des affaires sensibles. Deux avocats en droit pénal des affaires, notamment Pierre Cornut-Gentille et Jean-Marc Delas ont reçu des messages sous forme d’échanges entre eux et entre d’autres collaborateurs. De son côté, Pierre Cornut-Gentille a été alerté par la fausse adresse, donc il a décidé de ne pas cliquer. Ainsi, il a été épargné des hackers malintentionnés. Tandis que son confrère Jean-Marc Delas a ouvert par curiosité le mail contaminé. Depuis, son activité a été grandement perturbée, car il n’avait plus accès à son ordinateur pendant une journée et demie.
D’autres acteurs de la justice au tribunal de Paris ont aussi été victimes de l’attaque. Selon des sources sures, Aude Buresi, la juge d’instruction au pôle financier qui est chargée du financement illégal de l’ex-FN et du dossier Kerviel en est victime. Il y a aussi le Procureur de la République, Rémi Heitz. Selon lui, les données dérobées par les cybercriminels impactent sérieusement les victimes.
Ouverture d’une enquête préliminaire
Une enquête préliminaire est mise en place pour définir les causes de cet incident, mais aussi pour retrouver le responsable de ces actes. Elle se porte sur les atteintes contre les systèmes de traitement automatisé des données qui renferment des renseignements à caractère personnel établi par l’État. Les investigations ont été confiées au DGSI (Direction générale de la Sécurité Intérieure) en raison de la sensibilité du dossier. Il faut noter que cette entité est le chef de file du renseignement français. Par ailleurs, depuis l’alerte, les services informatiques du tribunal ont adressé diverses recommandations à l’ensemble des magistrats.
Il faut rappeler que le tribunal de Paris est une institution judiciaire composée de quatre entités, notamment le siège, le parquet de Paris, le parquet national financier et le parquet national antiterroriste. Il s’agit de la juridiction qui traite le plus d’affaires sur le territoire français, notamment les plus sensibles comme l’affaire Sarkozy-Kadhafi.
Une cyberattaque de grande ampleur
Une source proche du dossier a précisé que cette attaque informatique du tribunal judiciaire de Paris était d’une ampleur plus importante. En effet, le ministère de l’Intérieur a également été ciblé ce dimanche 6 septembre par une campagne d’attaque par messagerie. Le ministère a ainsi bloqué la réception de courriel des fichiers en format « .doc » afin de limiter le risque de contamination par un virus. Par contre, pour l’instant, il est impossible de savoir si ces deux cyberattaques sont liées.