Si 2021 a connu un nombre impressionnant d’attaques informatiques, 2022 semble annoncer pire. La pandémie a entraîné la mise en place du confinement, qui a eu pour conséquence le télétravail. Une aubaine pour les hackers. Une étude d’Anzor Way montre que ces derniers passent par les données exfiltrées pour frapper.
Détails des faits
Anzor Way révèle dans son étude que les données récupérées par les pirates en 2021 sont utilisées par d’autres. Il précise qu’un virus lancé pour attaquer une entreprise française constitue une menace pour plus de 140 autres. Cela s’explique par le fait que les données volées sont des portes ouvertes pour lancer les attaques. Le cofondateur et directeur technique d’Anzor Way, Alban Ondrejeck, avance que ce rebond des virus est une bombe à retardement et qu’il toucherait plus d’entreprises qu’on ne l’imagine.
Impacts des attaques de virus
Les attaques de virus affectent considérablement le chiffre d’affaires des entreprises. En effet, les pertes dues aux malwares s’élèvent jusqu’à plus de 2 milliards d’euros. Durant le second semestre de l’année 2021, de nombreuses organisations ont été victimes de ses attaques. Les chiffres indiquent 200 % d’attaques par des virus à l’échelle mondiale. Parmi les secteurs les plus touchés, on peut citer les industries manufacturières, les entreprises commerciales ou spécialisées dans les activités techniques, scientifiques. Les assurances, les finances et les entreprises de construction ont aussi été affectées.
87 % des Français redoutent la violation de données personnelles liée aux malwares. D’après l’analyse d’Anzor Way, plus de 670 000 Français ont vu leurs données exposées ou volées. Cela concerne aussi bien les informations de leur entreprise que leurs données confidentielles. Dans chaque entreprise piratée, il faut compter plus de 5 000 personnes (patients, clients, collaborateurs) affectées. Ces informations regroupent les données financières (relevés d’identité bancaire), les informations médicales et les documents d’identité (numéros de sécurité sociale, passeport, cartes d’identité). Grâce à elles, les cybercriminels peuvent créer de fausses identités pour lancer des arnaques.
Lockbit 2.0, Everets, Conti/Ryuk, les redoutables malware
44 % des petites et moyennes entreprises sont touchées. Anzor Way explique qu’elles sont peu protégées et plus vulnérables. D’ailleurs, elles ont perdu 27 % de leurs chiffres d’affaires annuels. Certaines PME ont même été obligées de fermer. Cela a été le cas pour des entreprises d’assurance et de la finance, de l’industrie et du commerce. Figurant parmi les virus les plus courants, Conti/Ryuk a touché 28 % des victimes, Evereste 15 % et Lockbit 2.0, 10 %.
La France, très exposée
Les États-Unis se trouvent en première place des cibles de cybergangs, le Royaume-Uni est en deuxième position, suivi par la France en troisième position. Puis, viennent le Canada et l’Allemagne. L’analyse d’Anzor Way explique que les pirates lancent ses attaques en fonction du jeu d’influence des grandes puissances. Pour déstabiliser un État, ils rendent vulnérables les services publics et l’économie. Il est plus facile de fragiliser et d’épier ses adversaires sans avoir besoin de l’attaquer de face à travers le cyberespace.