La conférence ministérielle sur la souveraineté numérique européenne s’est tenue à Bercy. Les participants ont discuté de la protection, de l’ouverture, de la régulation et de l’innovation dans ce domaine. Des investissements pour soutenir le développement de champions européens et pour rappeler les conditions de régulation des acteurs du numérique ont été évoqués.
Au XXIe siècle, la souveraineté est la souveraineté technologique
Lors de cette conférence, le ministre français de l’Économie, des Finances et de la Relance a clairement énoncé que le mot souveraineté est à la mode. Mais pour lui, aucune souveraineté politique ne peut être acquise actuellement sans une puissance technologie. Au XXIe siècle, la vraie souveraineté est assurément technologique. L’Europe doit aussi garantir une performance énergétique pour accompagner cette souveraineté numérique. La capacité de production doit être développée pour répondre aux besoins croissants en réseaux 5G, 6 G, en Cloud, et en stockage de données volumineux.
L’Europe pour une troisième voie de souveraineté numérique
Deux modèles dominent et s’affrontent actuellement pour détenir la souveraineté numérique. Dans le modèle américain, elle est détenue par des géants privés, tandis qu’en Chine, elle est entre les mains de l’État. Le modèle européen se veut être géré par peuple.
La question de financement
Acquérir la souveraineté technologique implique la constitution d’un financement conséquent pour la mise en place du modèle européen. Dans cette optique, la France apporte une contribution à hauteur de 300 millions d’euros au Projet PIIEC, qui présente un intérêt commun pour les pays européens. 12 autres états membres participeront aussi au financement. Ce fond sera constitué pour aider les sociétés européennes œuvrant dans le domaine du numérique. Les champions européens de la technologie seront soutenus pour que 10 entreprises technologiques investissent plus 100 milliards d’euros chacune dans ce secteur d’ici 2030.
Un programme pour soutenir l’émergence des champions de la technologie européens du numérique
Le programme va impliquer 180 firmes européennes en vue de développer 60 projets dans les services et les infrastructures Cloud européens. La stratégie de construction de souveraineté numérique adoptée sera basée sur le soutien d’une nouvelle génération de technologie et sur la création d’un environnement incitatif. Le programme associera des entreprises, des laboratoires et des académiques dans le but de créer de la valeur et des emplois tout en soutenant l’émergence des champions de la technologie européenne dans le Cloud. L’objectif à court terme est d’avoir un stockage de données véritablement souverain.
La question de la régulation et de la sécurité dans la souveraineté numérique européenne
Une souveraineté implique la mise en place d’une régulation et d’une sécurité cohérentes. Si aucune normalisation n’existe aux États-Unis, c’est l’État qui régit cette souveraineté en Chine. L’Europe a opté pour un modèle différent. Pour réguler les flux, les informations et les comportements économiques, elle mettra en place le DSA ou Digital Services Act et le DMA ou Digital Markets Acts. Ils s’ajouteront aux initiatives déjà existantes comme le Gaia-X pour que l’offre européenne de Cloud computing soit cohérente et régulée.