La France a de quoi être fière. Sa législation sur les OIV ou les opérateurs d’importances vitales semble en effet avoir constitué une source d’inspiration pour l’établissement d’un texte relatif à la cybersécurité. Ce texte incite en effet également les entreprises à communiquer sur les cybermenaces. Il est en cours d’examen au Sénat américain.
Les représentants déjà favorables
Avec la croissance incessante des menaces, États et dirigeants se mobilisent pour mettre leurs systèmes informatiques à l’abri des cyberattaques. En Europe, une directive intitulée NIS ou Network and Information Security est en gestation. En France, il y aura, dans les prochains jours, publication des premiers arrêtés sectoriels régissant les opérateurs d’importance vitale (OIV). Les États-Unis, pays le plus visé par les attaques, ne restent pas les bras croisés face au gain d’ingéniosité des cybercriminels. Le Sénat fédéral est en train d’examiner le dispositif CISA ou Cybersecurity Information Sharing Act. Il est le seul qui ne s’y est pas encore prononcé des deux chambres. Le texte a été déjà en effet adopté en avril dernier par les représentants. Il a été établi, selon des sources proches du dossier, pour améliorer la sécurité informatique dans le pays de l’Oncle Sam via l’échange des informations entre les entreprises et l’état. Aucune poursuite n’est à craindre lors de ces échanges.
La Sillicon Valley s’inquiète
Le texte est loin de faire l’unanimité dans le pays. Il a notamment, parmi ses opposants, la Silicon Valley et les entreprises technologiques. Ces dernières ne font plus en effet confiance à l’Etat suite au scandale des écoutes réalisées par la NSA. Apple, Twitter, Wikimédia Foundation, Yelp, Dropbox et Reddit affirment être purement et simplement contre une telle initiative. Les entreprises membres de la Compouter and Communications Industry Association, à l’instar de Google, de Microsoft, de Facebook et d’Amazon préfèrent notamment exprimer leur inquiétude sur les conséquences du texte sur la vie privée des utilisateurs. Le dispositif n’apporte en effet aucune précision sur les données à échanger avec l’Etat. Ces géants de l’ère numérique craignent aussi des dommages collatéraux liés à l’application des mesures de défense de réseaux prévues par le texte.
Le dernier mot appartient au président
Le texte bénéficie, par contre, de soutien de la part des autres industries et lobbies. Parmi ses plus grands défenseurs figurent la Chambre de commerce des États-Unis et la National Cable & Telecommunications Association. Celles-ci estiment qu’une telle initiative est raisonnable vu l’ampleur des attaques ayant touché dernièrement de grandes entreprises du pays, en ne citant que Sony Pictures, Anthem et Target.
Une chose est sûre, ce texte ne reviendra à la Chambre des représentants qu’après modifications par le Sénat. Ce dernier devra en effet prendre en compte les opinions précitées et proposer ainsi des amendements. Après une dernière lecture par les représentants, la loi sera soumise au Président des États-Unis, Barack Obama. Ce dernier est en effet le seul qui peut se prononcer ou non sur sa mise en vigueur.
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