Comme son voisin américain, le Canada voit le nombre des attaques visant ses entreprises augmenter de plus en plus. Celle subie par le site de rencontre extraconjugale Ashley Madison en est une parfaite illustration. Pour faire face aux menaces, les dirigeants ont décidé de faire appel aux assureurs.
Les assureurs de plus en plus sollicités …
Il a fallu attendre l’attaque ayant touché Ashley Madison pour se rendre compte de l’ampleur de la menace. Les dirigeants du site des relations extra-conjugales se sont aperçus qu’une partie de leurs données ont été piratées en juillet 2015, parmi lesquelles les noms des membres, leurs messages et leurs coordonnées bancaires. Meurtri, l’ancien fondateur et PDG de l’entreprise n’a eu d’autres choix que de démissionner. Ne souhaitant pas subir le même sort, les dirigeants d’entreprises canadiennes accordent de plus en plus de ressources, financières et humaines, à la sécurité informatique. Aussi surprenant que cela puisse paraitre, dans ce pays nord-américain, les assurances sont de plus en plus prisées que les entreprises de sécurité informatique pour se protéger des attaques, ne serait-ce que pour gérer les crises qui s’ensuivent.
Face à l’une des plus grandes menaces touchant les entreprises
Au Canada, aucun texte n’oblige les entreprises à rapporter toutes attaques informatiques ayant touché leur système. Les données sont donc insuffisantes pour pouvoir fournir des chiffres précis sur le nombre des attaques déjà survenues dans ce pays. Le spécialiste en cybersécurité Websense a cependant une idée sur la question. Il avance que 36% des entreprises ont pu découvrir ces douze derniers mois un bug dans leur système. Dans un rapport récent, KPMG a affirmé que la cybercriminalité est la troisième importante menace subie par les sociétés canadiennes et elles se trouvent ainsi devant des cas de force majeure. Et comme dans le cas d’Ashley Madison, une seule attaque peut ébranler toute une entreprise. D’où la prise de conscience générale sur cette question dans le monde professionnel canadien. Mais pourquoi une tendance de plus en plus accrue à se tourner vers les assureurs ? En réponse à cette question, un expert a préféré seulement dire : «On ne verrait pas une usine qui n’a aucune assurance contre les incendies. Alors pourquoi on penserait à ne pas en avoir contre les cyberattaques ? »
Les entreprises d’assurances en profitent
Face à la montée de cette tendance, les compagnies d’assurances s’exerçant au Canada sont de plus en plus nombreuses à proposer des garanties relatives à la cybersécurité. Celles-ci ne se basent seulement pas sur des indemnisations. Ces dernières sont accompagnées par d’autres prestations comme l’assistance judiciaire, l’aide professionnelle en communication et, plus généralement, la gestion de crise. Serait-ce suffisant pour réduire les tentatives ou du moins faire face aux attaques ? La réponse sera donnée au moment de faire le bilan. Mais une chose est sûre, les entreprises canadiennes ont une méthode assez originale pour faire face à la montée de la cybercriminalité : l’assurance.