Fini les ventes de licences, Adobe propose actuellement à ses clients un abonnement à Cloud. Cette décision a fait ses effets en interne.
Abonnement à Cloud, une décision originale d’un vendeur de logiciels
L’expiration de la vente de licence pour l’utilisation des produits Adobe a surpris plus d’un. Leur éditeur ne propose en effet depuis trois ans que des paquets « créative Cloud ».
Si Microsoft propose toujours de son côté l’utilisation de Cloud avec la vente de licence d’Office, Adobe, lui, se lance à 100% dans les offres Cloud. Toutefois, même certain de l’évolution de la nouvelle plateforme, le célèbre éditeur de logiciel n’a décidé ce basculement qu’après examen et sondages concluants auprès de ses clients.
Que faire des clients récalcitrants ?
Ce basculement a, évidemment, fait face à la résistance des clients. Ces derniers ignorent complètement où leurs données sont-elles stockées et est-ce un endroit fiable… Par ailleurs, certains associent l’idée d’abonnement par mois à plus cher qu’acheter une licence. Il faut avouer que l’entreprise doit concéder des efforts de communication pour corriger cette défaillance. De plus, certaines régions sont plus réticentes à l’utilisation de Cloud. A l’image de l’Allemagne où les clients demandent plus d’assurance et d’explications. En revanche, en France, l’initiative a été bien perçue, affirme le « Cloud creative evangelist » d’Adobe. Les utilisateurs français demandaient plutôt plus d’éclaircissements sur le top 10 des rumeurs sur le Cloud. Les évangélistes devaient donc tout faire pour briser cette fausse croyance. Ces clients étaient traumatisés par le terme SaaS. Ainsi, ils ont dû marteler la nécessité d’installer les logiciels sur les PC, même s’il s’agit d’abonnement.
Adobe Cloud peut-il répondre aux besoins des clients ?
Les communautés d’utilisateurs étaient les principales cibles de l’évangélisation de Cloud d’Adobe. Ce dernier avait en effet apporté des solutions à leurs problèmes. D’autant plus que des soucis ont été détectés chez quelques photographes. Néanmoins, vu leur différence de niveau de professionnalisme, certains trouvent les 50 euros d’abonnement par mois trop cher pour une utilisation partielle et non régulière du produit. Cet obstacle majeur a remonté au siège et abouti à une offre spéciale de 10 euros comprenant Lightroom et Photoshop.
Les demandes à la source aboutissent à un produit
John Travis, VP Marketing d’Adobe, admet qu’Adobe n’a pas eu beaucoup de relations avec les utilisateurs dans ses précédents produits avec licence. Il avait l’habitude de lancer de nouvelles versions presque tous les deux ans sans recevoir de retour sur les versions précédentes. C’est justement l’amélioration apportée par l’entreprise californienne dans le lancement de son produit Cloud creative. Voici donc venue l’heure des produits parfaits, sans aucune faille. Ainsi, toute nouvelle fonctionnalité sera désormais testée auprès des utilisateurs finaux avant d’être jugée utile ou non et intégrée dans une nouvelle version.
Les changements dans les Recherches et développement et dans la structure d’Adobe
Cette nouvelle vitesse de changement va impacter sur la branche Recherche et Développement de l’entreprise. L’intégration des nouvelles fonctionnalités dans les produits se fera plus rapidement, car elles seront d’abord testées par les utilisateurs finaux avant d’être modifiées ou fixées dans la version commerciale. Ainsi, le temps de réactivité à la qualité devrait être amélioré.
Le basculement vers Cloud a laissé son empreinte dans toutes les structures de l’entreprise. Auparavant, des parties du travail ont été sous-traitées par des tiers, faute de temps. Actuellement, avec un système plus agile, ils peuvent les réaliser en interne. Ainsi, les réunions deviennent très fréquentes, car il faut décider plus rapidement et plus souvent.