Quel est le meilleur moyen de lutter contre le piratage ? Tous les ayants droit à Google ont eu déjà la réponse depuis de nombreuses années et lui a demandé de l’appliquer. Le géant du web a décidé d’agir favorablement à leur réclamation l’été dernier en changeant son algorithme. Conséquence : le piratage en ligne a baissé d’un tiers.
Ne plus faire référence à BitTorrent
C’est la demande qu’a formulée la justice américaine après avoir été saisie par les ayants droit de Google. Cette saisine a eu lieu après des négociations au cours desquelles Google ne s’est pas toujours montré coopératif. Celui-ci était donc obligé de revoir son algorithme le mois de juillet 2014 tout en répondant à la sollicitation. En mettant moins en avant les contenus accessibles via le protocole BitTorent, il est parvenu rapidement à réduire d’un tiers le trafic sur les sites de piratage comme Pirate Bay. Cette nouvelle a été annoncée récemment par Pascal Nègre, président de la société civile des producteurs phonographiques (SCPP), et Marc Guez, directeur général de la même organisation.
Et participer efficacement à la lutte contre le piratage
Il faut le reconnaître, Google a contribué involontairement à l’essor du piratage en ligne ces dernières années. En effet, quand un utilisateur fait la recherche d’un morceau sur son moteur de recherche, il affichait toujours parmi ses suggestions la récupération d’une version via BiTorent. En même temps, il présente dans ses premières pages des recherches des référencements web dans ce protocole de partage en peer-to-peer. En procédant ainsi, le géant du web encourageait, involontairement la pratique du piratage sur le net. Ce qui a incité ses ayants droit à monter le ton.
Baisse de trafic des sites pirates environnant les 25%
On ne peut pas encore parler d’une victoire dans la lutte contre le piratage des contenus multimédias en ligne. En effet, les autres moteurs de recherches permettent encore aux pirates de télécharger les morceaux musicaux, les films et les séries qu’ils souhaitent avoir. Cependant, Google est le moteur de recherche le plus populaire. Son changement d’algorithme a permis logiquement de réduire le trafic des sites pirates, une réduction avoisinant les 25%. Il n’est toutefois pas le seul facteur de cette « prouesse ». La popularité croissante du streaming y avait aussi un rôle à jouer.
Moins de droits en 2014 qu’en 2013 chez la SCPP
Comme plusieurs de ses semblables, la SCPP souffre ces dernières années de la baisse de ses droits du fait des piratages. Malgré le changement d’algorithme de Google, elle n’a pu atteindre son chiffre de 2013, en enregistrant 77,2 millions d’euros à la fin du mois de décembre. Ce qui représente un recul de 6%. Rappelons toutefois que 2013 était marquée par de fortes régularisations de rémunérations pour copie privée datée de 2012. On peut donc espérer une hausse pour cette nouvelle année.
Par ailleurs, plusieurs importateurs de matériels doivent encore à la société 89 millions d’euros au total en ne citant qu’Apple, Sony et Nokia. Ce qui permet donc d’être positif sur l’avenir du plus grand acteur français de la gestion des droits des producteurs de musique.