Le 12 juillet 2021, tous les regards se sont braqués vers la Chine. Pour cause, le ministère chinois de l’Industrie et des Technologies de l’information (MIIT) a dévoilé son projet triennal consistant à donner un sérieux coup de pouce à l’industrie de la cybersécurité locale. Grâce à ce projet, le pays souhaite d’une part mieux protéger ses données et d’autre part, permettre au secteur de générer un revenu d’au moins 38,6 milliards de dollars pour le pays d’ici 2023.
Le florissant marché de la cybersécurité : une niche à plusieurs milliards de dollars
Le projet de l’Empire du Milieu se base sur plusieurs secteurs-clés, dont celui des télécommunications. La stratégie se veut simple : ces secteurs devront réserver 10 % de leur budget pour la mise à niveau et l’entretien informatique de leur infrastructure de cybersécurité d’ici 2023.
Pour la Chine, c’est un projet de taille d’un enjeu économique de grande envergure, vu qu’en 2020, le marché de la cybersécurité locale valait déjà dans les 25,8 milliards de dollars. À l’échelle mondiale, cette valeur culminait à 217,9 milliards en 2021 suivant le rapport de l’organisation Research and Markets publié dans le journal quotidien South China Morning Post. Pour 2026, ce chiffre pourrait atteindre les 345,4 milliards de dollars. L’on peut même apparier à ces projections une probable croissance du secteur du côté de l’Asie-Pacifique.
À part cette ambition, la Chine compte aussi renforcer sa sécurité nationale à travers ce projet. Cela s’est notamment fait ressentir dès lors que l’administration du cyberespace local s’est engagée sur un rigoureux examen de la gestion de données de l’Uber chinois, DidiChuxing. Deux jours après son entrée en bourse de New York, ce dernier dut rendre des comptes à son gouvernement.
Quand la Chine protège jalousement ses données dans et au-delà de ses frontières !
La rivalité entre la Chine et les États-Unis ne date pas d’hier. Cela fait un bon bout de temps que ces géants se cherchent des poux, et ce, dans plusieurs domaines. Aujourd’hui, le secteur de la cybersécurité constitue l’un de leurs principaux terrains d’affrontement.
En outre, souvent pointée du doigt par son homologue américain pour des questions d’espionnage informatique et de vols de données, la Chine n’est pas restée passive. Tel son rival, cette dernière redoute aussi que des concurrents américains puissent subtiliser les données de ses entreprises et mettre en péril son système économique. Une inquiétude qui visiblement a motivé la réglementation en cours de discussion visant les sociétés possédant des données sur plus d’un million d’utilisateurs et désirant entrer en bourse à l’étranger.
Si elle est adoptée, cette législation pourrait se joindre à la loi relative à la sécurité des informations personnelles supposée entrer en vigueur en septembre 2021. Cette loi se veut de compenser les lacunes de la Chine en matière de protection de données. Elle devrait s’appliquer aux opérations tournées vers l’extérieur et aux utilisateurs des services de grandes firmes technologiques chinoises. Toujours dans le cadre de cette loi, certaines dispositions ont même déjà été mises en place. Par exemple, plusieurs applications de collecte irrégulière de données ont été mises hors service depuis maintenant, quelques mois.