Avec l’accroissement incessant des cas de piratages informatiques ces dernières années, les entreprises recourent de plus en plus aux sociétés de sécurité informatique. Profitant de cette manne, le nombre de personnes qui se lancent dans ce secteur ne cesse d’augmenter. Ce qui y provoque une concurrence très rude. Tiversa aurait trouvé un moyen pour le moins original pour y faire face.
Un ancien employé dénonce
Le secteur de la sécurité informatique américain devrait sûrement s’indigner après le récent témoignage de Richard Wallace concernant les manœuvres frauduleuses utilisées par certains acteurs pour mieux vendre leur service. Celui-ci, après son renvoi de Tiversa, a répondu favorablement à la demande de témoignage du laboratoire médical LabMD, un client de son ancienne entreprise. Son résumé lors de son intervention à la cour fédérale suffit pour tout comprendre : « c’était embauchez-nous ou affrontez les conséquences ».
Dans son ancien poste, Richard Wallace s’est occupé de la récupération des dossiers médicaux dans la base de données de LabMD. Un autre employé de Tiversa aurait par la suite contacté le laboratoire pour lui parler de cette intrusion, en soutenant que celle-ci provenait de pirates informatiques. Dans la foulée, il n’oubliait pas de proposer des offres correspondantes au piratage. LabMD a cependant préféré tout décliner. Ce qui aurait poussé Tiversa à lui brandir une menace : la dénonciation de la faille auprès de l’agence gouvernementale FTC. Le témoignage permet donc de comprendre l’ouverture d’une enquête sur LabMD par cette dernière en 2013, une enquête qui a valu une fermeture au laboratoire en 2014. Depuis cette fermeture, le PDG est en première ligne dans la bataille juridique que mène son entreprise contre l’agence gouvernementale.
Tiversa se défend
Selon encore le témoignage de Richard Wallace, Tiversa aurait également parmi ses « modes opératoires » la transmission de fausses rumeurs pour « forcer » ses clients à souscrire à l’une de ses formules. On se souvient notamment de l’information selon laquelle des données confidentielles sur la fabrication et les systèmes de communication de l’hélicoptère Marine One de la présidence américaine auraient été volés par l’Iran. La source de cette information n’est autre que l’entreprise où travaillait Wallace.
Tiversa n’a pas cependant tardé à réagir après cette intervention de son ancien employé. Selon son PDG Bob Boback, celui-ci serait conduit par un sentiment de vengeance lié à son licenciement. Et pour défendre son entreprise de cette « attaque », l’homme d’affaires a utilisé, comme argument, les nombreuses preuves de reconnaissance de son activité par les autorités américaines. Comment ne pas avoir du soutien de la part des dirigeants américains lorsque l’on a, au sein de son conseil d’administration, un ancien commandant de l’OTAN du nom de Wesley Clark ? Un autre argument risque également de compromettre le recours du laboratoire médical LabMD : Wallace a affirmé avoir seulement utilisé un programme informatique accessible à tous pour le « vol des données ». Ce qui est contraire à la thèse de LabMD.